2013 au peigne fin : 110 albums “ambient”

Cet abîme noise-ambient opaque et malaisant, mixture d’échardes digitales et de papier de verre analogique, doit autant au dark ambient électronique du patron de Pharmafabrik Simon Šerc (aka PureH), initiateur du projet, qu’au futurisme harsh noise cyclonique et sursaturé de son compatriote Neven M. Agalma (Dodecahedragraph, Ontervjabbit).

7. Cadlag – Live Tape
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Il y a une vie après Tim Hecker, surtout quand l’intouchable Canadien truste par automatisme tous les bilans expé de l’année avec l’album le plus ostentatoire et par conséquent dispensable de sa disco pourtant hors-norme jusqu’ici (Roly Porter et Oneohtrix Point Never sortez de ce corps). La preuve en 110 albums et 30 EPs, généralement un par artiste ou par projet dans chacune des catégories, lorgnant tantôt sur le drone pur et dur, l’électro-acoustique, le dark ambient bien sûr, le revival kosmische, le doom, le harsh noise, l’indus, le jazz, le post-rock feutré, les musiques tribales et j’en passe, autant de disques singuliers qui n’auraient simplement jamais pu trouver leur place où que ce soit, si ce n’est sous l’amalgame fourre-tout de cette étiquette vouée à l’immersion transcendantale des corps et des esprits.

140 disques dignes d’éloges du premier au dernier, bien peu au regard de l’importance qu’ont prise les musiques expérimentales dans ma vie ces dernières années et de tout ce qu’il m’y reste encore à découvrir de passionnant, beaucoup trop peut-être à digérer pour celui qui débuterait seulement l’exploration de cette nébuleuse atmosphérique aux multiples facettes. Mais quel est finalement l’intérêt d’un bilan si ce n’est donner quelques pistes d’écoute à un public acquis ou une hiérarchie toute subjective à ceux qui souhaiteraient s’initier sans savoir par où commencer ? Avec en prime un petit pied de nez aux gardiens du dogme élitiste dont souffrent parfois des musiciens qui n’ont jamais demandé à être taxés d’exigeants, et laisse dans la plus totale indifférence tout un pan plus obscur et bruitiste de ces musiques qui doivent autant aux très révérés La Monte Young, Brian Eno, Rhys Chatham ou Klaus Schulze qu’aux profondeurs des caveaux goth ou indus des 80s.

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